Les femmes en obésité ont 8 fois moins de chance d’être embauchées ; les hommes en obésité, 3 fois moins. C’est ce que révèle une étude menée en 2016 par le Défenseur du droit et l’Organisation Internationale du Travail. En cause : des préjugés discriminants sous-entendent qu’une personne grosse est forcément fainéante. De cette grossophobie à l’embauche découlent des difficultés financières – dont un stress qu’on appelle le « stress budgétaire ». Qu’est-ce que c’est ? Quelles en sont les conséquences ? Comment gagner en sérénité dans cette situation compliquée ? On t’éclaire !
Le stress budgétaire, c’est quoi ?
40 millions de Français vivent avec moins de 2000€ par mois. Bien qu’ils ne soient pas en précarité à proprement parler, ces personnes ressentent une véritable inquiétude quant à la gestion financière de leur foyer. Et c’est cela, le stress budgétaire.
Il s’agit de l’inquiétude voire l’angoisse qu’on ressent face à une ou plusieurs difficultés financières. Une enquête met en lumière cette peur : celle de l’Ifop et de Finfrog auprès de 1002 personnes touchant moins de 2000€. Parmi elles, 2 personnes sur 3 considèrent s’en sortir difficilement avec leurs revenus actuels. De plus, 72% des personnes sondées se disent stressées au quotidien par les difficultés à boucler le budget.
Ce stress budgétaire entraine des privations parmi ces foyers (pas de vacances, pas de coiffeurs, pas de soins dentaires, …). 44% avoue même ne plus se chauffer par peur de manquer d’argent. Il entraine également d’autres troubles psychologiques : parmi les 1002 sondés, 52% souffrent d’insomnies à cause de leurs difficultés à gérer leur budget.
Les femmes sont plus inquiètes que les hommes face à l’augmentation des prix : 73% d’entre elles sont très inquiètes contre. 60% pour les hommes – étude Ifop et Finfrog.
Et le rapport avec l’obésité ?
Le stress budgétaire touche durement les populations précaires en obésité, et en particulier les femmes. En effet, selon l’étude ABENA (Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire) de 2011-2012, la prévalence à l’obésité est 4 fois plus élevée dans les foyers à faibles revenus. En effet, 72% des femmes ayant une aide alimentaire sont en surpoids ou en obésité. Cette étude met également en lumière le fait que 40% des femmes sondées se privent de nourriture pour permettre à leurs enfants de manger. Cette insécurité alimentaire fait directement le lien avec le stress budgétaire puisque ces femmes n’ont pas les moyens de se nourrir et de nourrir leurs enfants.
Or, comme nous commençons à le savoir, stress et obésité ne font pas bon ménage. Insomnie, Troubles du Comportement Alimentaire, réactions métaboliques, … Le stress, même ponctuel, entretient l’obésité en attisant les comportements néfastes tant pour la santé mentale que physique.
Par ailleurs, la restriction alimentaire (qui peut être due au manque de finances au sein du foyer) attise également les comportements à risques comme les T.C.A.. En se privant de manger à sa faim sur un lapse de temps plus ou moins court, on a plus de risque de développer des troubles alimentaires comme des crises d’hyperphagie.
Quelles solutions ?
La difficulté à assurer financièrement au quotidien est une réalité. Mais des solutions existent pour rendre la gestion de son budget moins pénible.
Faire appel à des soutiens en gestion de budget :
On voit de plus en plus fleurir sur les réseaux sociaux des comptes proposant des astuces pour faire des économies au quotidien. On pense notamment à @luniversdangeline, @mes_nouvelles_economies, @budgetease, … Ces influenceuses proposent des techniques pour épargner et sortir du découvert : enveloppes à budget, épargner 2€ quand il pleut, acheter d’occasion, faire face aux achats compulsifs, etc. Il est intéressant de suivre ces comptes pour mettre en place des petites astuces au quotidien pour s’aider financièrement.
Attention aux promotions !
Quand on a un petit budget, on peut avoir le réflexe d’acheter ses produits du quotidien en promotions. Pourtant, plus d’une fois il a été démontré que les promotions pouvaient être trompeuses ! Solution : pense à regarder les prix au kilo, à comparer les prix des marques distributeurs avec ceux des grandes marques (bien souvent, même en promotion, cela reste plus intéressant de prendre des produits de la marque distributeur) ; et méfie-toi des promotions trop belles pour être vraies !
Les micro-crédits :
Pour les achats plus importants, la solution des micro-crédits existe. Mais de quoi s’agit-il ? Les micro-crédits sont de « petites » sommes d’argent prêtées à un particulier. Avoir un CDI n’est pas obligatoire et c’est ce qui rend cette solution intéressante pour les personnes en situation de précarité ! Par ailleurs, dans certains cas comme chez Finfrog, peu de documents sont demandés : une pièce d’identité, une carte bancaire et des identifiants de connexion pour vérifier les derniers relevés de compte.
En cas de surendettement ::
Parfois, il peut arriver que crouler sous les crédits et les dettes. Pour les cas où le surendettement est avéré, tu as la possibilité de déposer un dossier de surendettement à la banque de France.
Par ailleurs, la fédération CRESUS peut apporter son aide quand celle-ci est sollicitée. Il s’agit d’un regroupement d’associations (30 au total) qui viennent en aide aux personnes embourbées dans une situation financière difficile. Tu peux retrouver la liste des associations CRESUS juste ici.