Obésité, quels traitements en 2022 ?
L’obésité … Ce mot que l’on entend partout mais que l’on ne comprend pas toujours très bien.
Pour l’OMS, le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. En 1997, elle classe officiellement l’obésité comme une maladie chronique.
Qui dit maladie, dit prévention et traitement ! Pourtant, aujourd’hui, il n’existe AUCUN traitement, ni méthode ayant résolu de façon significative le problème de l’obésité. Surtout pas les méthodes de régime ou pilule miracle à la mode qui se renouvellent chaque année faisant davantage fondre le portefeuille que le kilos ! Car rappelons-le, tous les régimes – même bien menés – se soldent par un échec et une reprise de poids à 5 ans comme l’indique le rapport de l’ANSES pour l’évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement
Cela s’explique notamment par le fait que l’obésité est une maladie multifactorielle chronique particulièrement complexe à traiter car toute approche doit être pluridisciplinaire et adaptée à chacun, sans restriction cognitive et dans le respect de soi.
Pourtant, on commence à comprendre de mieux en mieux les mécanismes qui se cachent derrière cette maladie et nous faisons chaque année de nouvelles découvertes sur le fonctionnement du corps humain et de sa psyché.
Alors faisons ensemble un petit tour d’horizon des prises en charges, découvertes, traitements de l’obésité en 2022.
La chirurgie bariatrique
En 2022, la chirurgie bariatrique reste une des solutions les plus proposées en milieu hospitalier pour les personnes en obésité avérée (IMC>40 ou IMC>35 avec complications). Le nombre d’opération a été multiplié par 20 depuis 1997.
Il existe trois types principaux d’opérations, toutes destinées à limiter l’absorption calorique.
Le « bypass » est la plus fréquemment pratiquée : elle permet de réduire la taille de l’estomac et de court-circuiter une partie de l’intestin, en réduisant la taille de l’estomac à 30 ml.
La sleeve gastrectomie, irréversible, consiste à retirer une grande partie de l’estomac afin qu’il ne forme plus qu’un tube.
L’anneau gastrique, enfin, est une prothèse amoindrissant le diamètre de l’estomac. Cette technique n’est pratiquement plus pratiquée du fait de ses nombreuses complications et son efficacité réduite dans le temps, réduisant fortement la balance bénéfices/risques.
En 2016, l’HAS publie un rapport sur le sujet et nous indique que ce suivi est insuffisant dans 40% des cas. Pire encore, passé l’effet « lune de miel » (12 à 18 mois suivant l’intervention), la reprise de poids peut rapidement être au rendez-vous comme pour la « sleeve » par exemple qui présente un taux de 38 % d’échec à 5 ans.
En conclusion, si toutes ces opérations peuvent apporter un effet « booster » et des résultats impressionnant en termes de perte de poids à court terme, elles ne sont toutefois pas à prendre à la légère. En effet l’importance d’une bonne préparation, d’un bon suivi post-opératoire, d’une équipe impliquée sont PRIMORDIAUX !
La prise en charge ne peut se résumer au passage sur le billard et il est intéressant de pouvoir être accompagné(e) par une équipe de soin, un professionnel de santé (psychologue ou santé mentale), une association ou un programme de soin en ligne comme le propose Fedmind.
Les approches médicamenteuses
Attention ! A ce jour AUCUN traitement n’existe pour soigner l’obésité ! Si vous tombez sur un article, une boutique en ligne ou une personne vous assurant qu’elle peut vous faire perdre 30 kilos en 6 mois, sans reprise, avec je ne sais quelle pilule miracle, je suis désolé de vous apprendre que c’est une arnaque.
Dans le meilleur des cas, c’est une petite aide en complément de mesures diététiques bien suivies.
Dans le pire des cas c’est un placebo, voir même un médicament illégal dangereux pour votre santé.
Alors quels sont les traitements légaux, existants à ce jour dans la pharmacopée ?
Tout d’abord, nous allons retrouver toute la famille des compléments alimentaires :
Si certains peuvent être intéressants d’un point de vue fonctionnel, c’est-à-dire dans leur efficacité prouvée à mieux faire fonctionner le corps (glycémie, cholestérol, digestion, circulation, déstockage des graisses), ils n’auront qu’un effet limité sur une perte de poids éventuelle qui reposera davantage sur vos efforts à intégrer une meilleure hygiène de vie. Qu’ils soient chimiques ou d’origines naturels, assurez-vous toutefois de vérifier qu’ils aient bien fait l’objet d’étude clinique sérieuse et que les effets secondaires rapportés soient suffisamment neutres pour valoir le coup. Sans parler de leur prix, souvent peu abordable pour les plus précaires car non pris en charge par la sécurité sociale.
Il vous appartiendra alors de peser le pour et le contre du bénéfice que vous pourrez en tirer.
Côté médicament, il n’existe que deux médicaments couramment utilisés dans le traitement de l’obésité : L’orlistat et Le liraglutide
Tous deux prescrits uniquement sur ordonnance mais non pris en charge par la sécurité sociale avec un effet plus important sur la perte de poids que les compléments alimentaires, ils nécessitent pourtant tous les deux de mettre en place des nouvelles règles hygiéno-diététiques pour présenter une réelle efficacité qui cesse dès l’arrêt du traitement. Ils présentent également tous les deux des risques d’effets secondaires notables que vous devez évaluer avec votre médecin afin de définir si c’est bien ce qu’il vous faut. Pour en savoir plus, RDV sur la fiche VIDAL de ces deux médicaments.
Par ailleurs, on peut noter également l’annonce de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis qui vient d’approuver un nouveau traitement contre l’obésité du nom de Wegovy qui entraînerait une perte de poids de 15% en moyenne en jouant sur la régulation de l’appétit, pour le moment non pris en charge.
Tous ces traitements bien que reconnus efficaces, le restent dans une moindre mesure et ne sauraient faire l’économie d’un accompagnement sur les causes de notre obésité, le rapport à soi, son comportement alimentaire et notre mode de vie. Ils restent une aide dans un processus complexe mais bien utilisés peuvent compléter l’arsenal thérapeutique.
Les approches diététiques
Ha les fameux « régimes »… Nous l’avons dit plus haut, mais on ne le répétera jamais assez, cela ne fonctionne pas ! Prenez n’importe quelle méthode impliquant une restriction cognitive – intention de contrôler consciemment et rationnellement le comportement alimentaire dans le but de maigrir – toute étude confondue, elles mènent fatalement à une reprise de poids à court et moyen terme (88% d’échec). Alors que ce soit les points, les sachets en poudre, les repas préparés, les app qui comptent les calories… malheureusement ces aides ne pourront pas faire une vraie différence sur le long terme et parfois même pourront vous faire plus de mal que de bien.
Nous pourrions tourner le problème à l’envers, puisqu’elles semblent fonctionner pour 12% des personnes qui parviennent à maintenir un « poids santé » dans le temps. Qu’est qui les différencient ? Et bien souvent c’est tout ce qu’il y a autour ! Un travail de fond sur l’estime de soi, le rapport au corps, un environnement favorable, un bon professionnel de santé à l’écoute, le soutien de ses proches, une motivation intrinsèque profonde et cela indépendamment du type de « régime » choisi.
Est-ce que cela veut dire que l’on doit abandonner tout effort diététique ? Pas du tout !
Alors qu’elles sont les approches diététiques validées sur le plan scientifique comme efficaces en 2022 ?
Dans son rapport sur les l’évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, l’HAS préconise une « adaptation du régime aux goûts et habitudes du patient afin d’assurer l’adhésion de ce dernier sur le long terme. » et rappelle que « le principal facteur de stabilisation est le commencement d’une activité physique dès le début » en mentionnant qu’une « perte pondérale de 5 % à 15 % par rapport au poids initial est à la fois réaliste et suffisante pour l’amélioration des principales comorbidités ».
Pour mettre en place cette adaptation, il peut être intéressant de se tourner vers l’alimentation intuitive combinée à une connaissance des grands principes de base sur le fonctionnement du corps humain et de nos besoins. Pour cela, le mieux est encore d’être accompagné par un professionnel de la nutrition en phase avec ces recommandations et qui connait bien l’obésité. Aussi si celui-ci vous propose un régime à 1200kcal par jour composé de légumes vapeurs et sans aucun aliment plaisir… c’est un bon indice pour fuir !
L’important dans la prise alimentaire, c’est de trouver un équilibre entre plaisir et besoins. Cet équilibre est fragile et peut être malmené par une mauvaise gestion de nos émotions, un stress chronique, des troubles du comportements alimentaires… autant de sujets qui ne se règlent pas dans une assiette mais plutôt avec un accompagnement psychologique comme peuvent le proposer Fedmind, certaines associations ou un bon professionnel de la santé mentale.
Les approches psychologiques
Puisqu’on parle de psychologie, c’est le bon moment pour parler des approches dans ce domaine. Alors on voudrait tout de suite mettre les points sur les i sur ce sujet 😊 !
Non la psychologie, ce n’est pas un truc réservé « aux bonnes femmes », pour « les fous », pour les « fragiles » ! Nous sommes en 2022 nom d’un chien, il serait peut-être temps d’admettre que la psychologie, en dehors d’une science qui a fait ses preuves dans de nombreuses approches, c’est également une béquille thérapeutique incontournable dont chaque citoyen peut avoir besoin à un moment donné de sa vie ! Pour rappel, la psychologie c’est une « science ayant pour but de comprendre la structure et le fonctionnement de l’activité mentale et des comportements qui lui sont associés. » Donc si vous avez un cerveau en fonctionnement et bien vous avez potentiellement besoin de la psychologie. A minima si vous êtes curieux de comprendre le fonctionnement de votre psyché mais aussi et surtout, si certains de vos comportements vous échappent et ont des répercussions négatives dans votre vie.
Si vous vivez mal votre rapport à vous et la maladie qu’est l’obésité, il y a fort à parier que les approches “psycho” pourront vous aider.
Dans la psychologie il y a un courant particulièrement intéressant dans la prise en charge de l’obésité : Les thérapies cognitives et comportementales de 3eme vague.
C’est un modèle tenant compte de l’implication des émotions. Son principe repose sur l’idée que pour modifier un comportement, il faut prendre en compte le contexte.
On retrouve plusieurs approches possibles :
ACT : Acceptation and Commitment Therapy : accepter un état de fait (douleur, souffrance…), s’engager à le concevoir comme faisant partie de nous.
Mindfulness Based Cognitive Therapy : Théorie de la pleine conscience pour accueillir ses émotions et ralentir les pensées parasites
Le Biofeedback : George Armitage MILLER en 69 publie les expériences sur l’animal montrant qu’on peut conditionner le système nerveux autonome.
Ces approches sont pratiquées en cabinet par des thérapeutes formés et certifiés mais c’est aussi l’approche choisi par Fedmind pour vous accompagner tout au long du parcours thérapeutique, en individuel et en groupe.
Les thérapies comportementales et cognitives ont un impact réel sur le mieux-être et la qualité de vie du patient. “L’efficacité des TCC a été prouvée par des études contrôlées. On obtient de très bons résultats dans le traitement des troubles anxieux, anxiété sociale, agoraphobie, attaques de panique, trouble panique, phobies et trouble obsessionnel compulsif (TOC), dépression légère ou modérée , prévention du suicide, trouble bipolaire, syndrome de fatigue chronique, psychose, insomnie, alcoolisme ou toxicomanies, anorexie mentale et boulimie, Syndrome de stress post-traumatique, état de stress aigu, Burn out, malaise au travail , TMS… Trouble de la personnalité (DSM 5) , Troubles existentiels (ACT, FAP…).
Conclusion
En définitive, toutes ces approches prises individuellement n’ont qu’une efficacité limitée. C’est la combinaison de celles-ci, au bon moment de notre vie et bien accompagné qui peut faire la différence dans la gestion de la maladie au quotidien ! C’est notamment ce que propose l’éducation thérapeutique qui est pratiquée dans les centres de soin (hôpital, clinique, maison médicale…) ou par des programmes en ligne comme celui que propose Fedmind. Un accompagnement global, 360°, multi-approche reste encore aujourd’hui la meilleure chance d’apprendre à mieux gérer son obésité pour retrouver une qualité de vie acceptable et se sentir libéré du poids émotionnel que cela implique.