L’obésité concerne 17% de la population française. N’en déplaise aux personnes désagréables, l’obésité est une maladie. Pas un manque de volonté. Le ministère de la santé est en passe de reconnaître l’obésité comme maladie, tandis que l’OMS la définit déjà depuis plusieurs décennies comme maladie chronique. La nuance est ici réellement importante dans le suivi médical, la France reste un cran derrière en terme d’accompagnement. Fedmind s’est intéressé aujourd’hui à la façon dont l’obésité est considérée dans un parcours de soins classique.

Comprendre les enjeux

L’obésité est une maladie, une fois que cela est accepté, le premier pas est réalisé. On parle régulièrement de grossophobie médicale, qui est une réalité. Bon nombre de témoignages ont fleuris sur les réseaux ces dernières années. Soulevant un problème majeur dans le parcours de soins des patients : La violence psychologique. Premier frein à l’accompagnement d’une patientèle déjà isolée. Les TCAs peuvent être une conséquence de bon nombre de facteurs. Cette violence psychologique résultant d’un système peu adapté, peut provoquer sur du long terme des TCAs aggravant la situation d’obésité d’une personne. Sans compter l’aggravation d’un esseulement social.

Lire aussi : La grossophobie systémique. (ajouter le link quand l’article sera publié)

 « Suis-je suffisamment bien ? » « Pourquoi ne suis-je pas « normal » ; « Finalement c’est peut-être de ma faute tout ça ».

On tient à vous rassurer, l’obésité est une maladie que l’ensemble du corps médical ne conçoit que difficilement. Sans se rendre compte, certains médecins peuvent être d’une dureté difficile à affronter. Plaçant le patient dans une situation de responsabilité plutôt que d’acteur de sa guérison. Vous êtes normaux, vous êtes suffisamment bien. La première règle, c’est d’y aller à son rythme et sans une culpabilité qui n’est pas moteur d’angoisse et de stress.

Le parcours de soins en France

En allant sur amélie.fr, le site de la sécurité sociale, le mot clé obésité nous renvoie à un calculateur d’IMC. Ce chiffre, réduit la personne à une « tranche » numérique de la population. En-dessous de ce calculateur d’IMC se trouve une longue liste des conséquences physiques de l’obésité. La psychologie de la personne  n’est qu’un petit paragraphe, venant conclure la page. Il évoque de façon très exhaustive la possibilité de l’existence de conséquences psychologiques. Finalement cette page est très représentative de l’ensemble du parcours de soins classique en France. On renvoie systématiquement l’obésité à une pathologie physique, faisant l’impasse sur une grande partie de cette dernière : La psychologie. A l’image de cette page officielle, le parcours médical renvoie très – trop – souvent le patient à sa condition physique. L’IMC est une fausse bonne idée. Réduire la condition physique d’une personne en prenant uniquement en compte sa taille et son poids c’est chercher à “lisser” le problème. Cet outil numérique est pourtant le premier réflexe médical. Il est là pour faire le tri, stigmatisant et réducteur de problèmes bien plus profond.

La chirurgie : la fausse bonne idée

On entend très – trop – régulièrement que la solution miracle à tout cela va être la chirurgie. Parfois libératrice, cette dernière est devenue une proposition quasiment systématique. Le médecin, fatigué par un travail déjà usant, ne peut pas prendre le temps d’accompagner psychologiquement son patient. Il lui conseillera de faire du sport, de mieux manger, de s’hydrater et de bien dormir pour récupérer. Parfois il redirigera vers des nutritionnistes. Dans des cas plus rares, il conseille un accompagnement psychologique. Mais trop souvent, il redirige vers le chirurgien. Proposant aux patients de “régler” une conséquence de l’obésité (le poids) par une chirurgie. La chirurgie ne vient ici que s’intéresser à une conséquence sans régler ni accompagner les causes.

Il est à noter que la page évoquant le surpoids sur amelie.fr est beaucoup plus adaptée à la psychologie de la patientèle que celle traitant de l’obésité. Même si certains efforts restent à faire de la part du monde médical, ce dernier est en bonne voie. De plus en plus d’accompagnement sont proposés, de plus en plus de plateformes et d’associations font remparts à la difficulté d’un quotidien déjà harassant. Le monde médical traditionnel fera un grand pas en avant lorsqu’ils verront au-delà du physique. Se concentrer sur le poids est évidemment un point à ne pas négliger, l’idée étant de comprendre la complexité psychologique que cela entraine.