Un dimanche comme les autres…

Nous sommes dimanche, je suis allongée sur mon lit les yeux dans le vide dans mon pyjama pilou, les cheveux gras, quelques boutons d’excès des fêtes, un reste de mascara mal démaquillé et un baume cerise sur les lèvres parce que c’est l’hiver et que ma bouche craquèle avec le froid.

Là je me dis que ce serait bien que je bouge un peu et dans un élan de courage infini, je me traine péniblement du lit au canapé, j’attrape mon téléphone et je commence à scroller sur un fameux réseau social. Vous savez, celui qui permet de partager du contenu photo/vidéo en instantané…vous voyez ?

Le début du drame

J’atterris dans les suggestions et j’enchaine alors sur des tonnes de photos et de vidéos de jeunes femmes. Elles sont toutes impeccables, les pommettes saillantes, la bouche pulpeuse, le teint frais sans la moindre imperfection, la taille fine, les fesses rebondies… et d’un coup je suis prise d’un sentiment désagréable… je me sens moche ! Oui moche ! Pas assez bien, trop grosse, mon nez est trop grand, mes jambes trop petites, j’ai des cernes, on voit les pores de ma peau. Je ressens comme une envie de me cacher et de ne plus sortir de chez moi. J’ai un peu honte, mes complexes remontent. Je me remémore même de vieilles remarques sur ma mine fatiguée au boulot alors que j’étais seulement « pas maquillée », une autre où mon compagnon m’avait fait remarqué que j’étais plus sexy avec un « filtre ». Je me dis que si je me sens mal, c’est sûrement parce que c’est dimanche et que la quarantaine me fait des signes de loin…

Mais est-ce que c’est vraiment la cause de mon mal-être ?

Je me dis alors : « Tiens, si j’essayais les nouveaux filtres que je vois passer partout ? Juste pour voir ? »

La magie des filtres

Et là, j’ai compris…

J’ai compris que quelque chose clochait. Pourtant je le sais, je travaille tous les jours sur la perception corporelle, sur l’impact des réseaux sociaux, sur l’influence négatives des diktats et injonctions de la société pour une beauté uniformisée, mais dans ce moment précis, j’expérimentais par moi-même ce que l’on peut ressentir.

J’ai pesé jusqu’à 130 kilos, alors on peut dire que je savais déjà combien tout cela peut être pesant, mais avec tout le travail effectué sur moi-même pour apprendre à m’aimer et prendre soin de moi autrement, j’avais la naïveté de croire que j’étais protégée de tout ça !

Comme je me trompais ! Et la réalité m’a bien vite rattrapée !

En réalisant combien je pouvais me sentir nulle face à toutes ces femmes toutes plus resplendissantes les unes que les autres, j’ai oublié l’espace d’un instant que tout cela n’est que du vent. Un concours à qui se montrera sous son meilleur jour. Et l’essai de ces fameux filtres ont fini de me convaincre !

filtres insta 3 photos Maiwen Janovet

Sur la photo 1, me voilà, sans filtre avec mes restes de maquillage, mes boutons et tout le reste.

Sur la photo 2, j’ai appliqué le filtre « Natural glow ». Woooow, « natural » dites-vous ? Ma peau a été lissée, mes yeux éclaircis, ma bouche augmentée, mon teint illuminé, mes pommettes relevées. Tout cela en une seconde, sans bouger de mon canapé.

Quant à la photo 3, le filtre « Summer vibe », alors là j’étais scotchée. Un maquillage instantané tellement exagéré que je ne me reconnais même plus. Et cerise sur le gâteau, le filtre marche même en vidéo. On ne se rend même pas compte que c’est une tout autre personne qui parle derrière l’image de synthèse.

Une réalité déformée

Cette petite expérience anodine ne l’est pas tant que ça. Elle nous rappelle combien ce que l’on voit sur les magazines, à la télé, sur les réseaux sociaux n’est qu’une vision instantanée d’une réalité déformée ou sous son meilleur angle.

Pour les anglophones, je vous recommande la lecture de cette étude scientifique britannique menée sur plus de 10 000 adolescents. D’après l’étude, 40% des filles (majoritairement touchées) utilisant régulièrement les réseaux sociaux présentaient des signes de mal-être, de dépression, des troubles du sommeil ainsi qu’une mauvaise image corporelle !

Et il y aurait encore beaucoup à dire sur le sujet…

Heureusement, il y a des mouvements qui émergent sur ces mêmes réseaux ou des centaines voir des milliers de femmes prennent le contrepied de cette tendance en hésitant pas à se montrer au naturel, voir de mettre en avant ce qui était considéré hier par la société comme « des défauts » pour en faire une force, une caractéristique qui nous rend si unique, et franchement, ça fait du bien !

Dites M**** aux injonctions !

Alors si vous aussi vous en avez marre de vous sentir « pas sexy » dans votre plus beau pilou un dimanche matin, faites comme moi. Un bon coup de ménage dans vos réseaux et n’hésitez pas à suivre les comptes qui vous font du bien ! Et encore mieux, sortez faire un tour, lisez un bon livre, cultivez votre personnalité, apprenez à vous aimer et dites un grand M***** aux injonctions pour enfin être bien avec vous-même !

C’est aussi la philosophie de Fedmind et nous comptons bien la partager avec vous !

 

Maïwen, fondatrice de Fedmind.