La grossophobie est une des nombreuses formes de discrimination sociale. Elle s’exprime quotidiennement vis-à-vis des personnes en surpoids. Professionnellement, socialement et même dans le milieu médical. Mais chose à laquelle on pense moins, elle s’exprime également de façon systémique. Fedmind s’est penché pour vous, sur les détails d’une société qui ne veut pas s’adapter aux morphologies.

Les deux formes de grossophobie

On peut faire la distinction entre deux typologies de grossophobie. La grossophobie systémique et la grossophobie dite ordinaire. Par systémique on entend tout ce qui relève des normes. Pour avoir un exemple concret, saviez-vous que les ambulances classiques ne prennent pas en charge les patients au-dessus de 130 kg ? Ce qui fait que les personnes souffrant d’obésité doivent contacter un service bariatrique en cas d’urgences. Plot twist : Ce service est rare sur le territoire. Il en va de même une fois arrivé aux urgences. Les lits d’hôpitaux sont conçus pour une limite de 110 kg, tout comme les tables d’opération. Cette discrimination systémique regroupe donc la dureté psychologique du monde médical également. Plus communément, on peut évoquer les lieux publics. Aller au cinéma ou prendre un verre en terrasse avec des amis devient beaucoup plus difficile lorsque les assises ne sont pas faites pour accueillir tout le monde. Prendre le bus, le train ou l’avion sur de long trajet peut être une torture courante pour certaines personnes. Pire encore, certaines sociétés imposent l’achat de deux billets. Les conséquences psychologiques de cette typologie de grossophobie sont plus que sournoises. Elles s’immiscent et deviennent néfastes, vous faisant penser que vous n’êtes pas « normaux ». La charge mentale quotidienne n’en n’est qu’alourdie.

La grossophobie ordinaire

À ces humiliations sournoises s’ajoute également la grossophobie ordinaire. On parle ici d’un problème moins technique mais qui se rattache davantage au savoir vivre. La grossophobie ordinaire provient de toutes les personnes que l’on croise au quotidien et qui se permettent d’insulter ou d’humilier gratuitement les gens en surpoids. Elle est incontestablement la forme la plus violente et la plus directe de grossophobie, et la plus lourde à gérer pour la victime.

Les conséquences de la grossophobie

La désocialisation et l’isolation des individus victimes de ce genre de comportement sont les premières conséquences de ces discriminations. Il est évident qu’à force de faire face à ce genre de comportements, le monde finit par vous paraitre particulièrement plus dur.

Quant à la discrimination provenant du monde médical, c’est la santé, voire la vie de la patientèle qui est mise en danger. Consulter un médecin devient fatalement très dur lorsque toute sa vie on a été confronté.e à des médecins bloquant uniquement sur le chiffre de la balance. Le surpoids et l’obésité peuvent entraîner des pathologies sévères sur le long terme. En se coupant d’un parcours de soins adapté, la patientèle ne peut plus dépister à temps certaines conséquences et finit par se mettre en danger. À titre d’exemple, la proportion de femmes obèses se faisant faire une mammographie est 20 % inférieure à celle des femmes d’IMC « standard ». La bienveillance médicale est finalement tout aussi importante que le soin lui-même.

Enfin, par peur d’être jugées, les personnes en surpoids ne vont plus à la piscine ou dans les salles de sport. Cela ne fait qu’augmenter leur sédentarité, réduire leur activité physique et aggraver leurs problèmes.

 

Par LEISTEL Romain pour Fedmind

Le 10.06.2022