« Tu n’aurais pas un peu grossi ? », « Et bah ! Tu t’es lâché.e pendant tes vacances ! », « Il va falloir que tu commences à faire attention … », « Je ne te ressers pas, hein : tu dois faire attention à ta ligne ! », « [pas un mot mais les yeux écarquillés qui te scrutent de haut en bas] », … On a tous déjà vécu ça au moins une fois dans notre vie : quelqu’un se permet de critiquer notre prise de poids.

Ces phrases assassines qui nous décontenancent sont le reflet d’une société obsédée par l’apparence et gavée de la fausse-croyance « gros = mauvaise santé ». « Dire à un gros qu’il est gros, c’est l’aider, non ? » – NON. Et on va t’expliquer pourquoi on ne devrait pas blâmer quelqu’un qui a pris du poids.

L’origine de nos maux

On ne réagit pas tous de la même manière à ce genre de commentaire. Si tu crois qu’une personne grosse se mettra à faire du sport et à ne manger que de la salade après ta remarque, tu te mets le doigt dans l’œil ! En effet, certaines personnes vont se sentir mal au point de développer des Troubles du Comportement Alimentaire. Ils peuvent en effet tomber dans l’anorexie la plus sévère et donc perdre du poids de manière extrême au péril de leur vie. D’autres feront l’inverse et s’enfonceront dans des régimes restrictifs ; tellement restrictifs qu’ils finiront peut-être par tomber dans l’hyperphagie boulimique, prendre encore plus de poids, recommencer un nouveau régime pour essayer de reperdre, mais finiront par reprendre tout le poids perdu, … bref, une histoire sans fin. D’autres encore ne feront rien de tout ça mais se sentiront extrêmement mal au point de se dire qu’ils sont nuls, bons à rien, laids, etc. et développeront une véritable détestation pour eux-mêmes.

Par ailleurs, en plus des T.C.A. qui sont des maladies, une prise de poids peut être due à d’autres pathologies : le SOPK, les troubles thyroïdiens, la dépression, etc. Et bien souvent, les médicaments qu’on prend contre ces maux peuvent favoriser la prise de poids. Elle peut aussi être due à des difficultés du quotidien : douleurs chroniques, un agenda tellement rempli qu’on ne trouve pas le temps de faire du sport, …

Ou tout simplement, parce qu’on est gros et c’est comme ça, en fait. Point barre. Cela ne veut pas forcément dire qu’on est en mauvaise santé. D’ailleurs, un regard jeté sur un corps n’a jamais été un diagnostic fiable et irréfutable d’une hygiène de vie malsaine. Ce qui définit une bonne santé, c’est l’équilibre établi entre santé mentale et physique, mais également des examens médicaux approfondis menés et interprétés par des professionnels de santé non-stigmatisants et laissant leurs préjugés au placard. Et non le regard en coin de tata Monique, 56 ans, qui multiplie les régimes depuis sa plus tendre jeunesse pour continuer de plaire à tonton Roger qui, lui, n’a d’yeux que pour son nouveau barbecue.

Alors que peut-on dire ?

Ces critiques sont le terreau fertile de toute pratique dangereuse pour sa santé. Alors au lieu de critiquer, complimente ! On te propose cette liste non-exhaustive de compliments que tu peux utiliser autant qu’il te plaira :

  • Ça me fait tellement plaisir de te voir !
  • Ce/cette [vêtement] te va super bien !
  • J’aimerais tellement qu’on se voit plus souvent car j’aime ta compagnie !
  • Je te souhaite d’être heureux.se dans ta vie !
  • Je pense souvent à toi !
  • Je t’adore !
  • Je t’aime !

Et si vraiment la santé de la personne te préoccupe, on t’invite à lire l’article que nous avons écrit sur ce sujet : “Aborder l’obésité avec un proche touché : 5 choses à savoir” !