Quand on parle de « Bodypositive » on parle d’un mouvement sociétal basé sur l’acceptation de tous les types de corps quel que soit leur forme, couleur de peau, genre, taille, etc. Et c’est ce que l’on revendique chez Fedmind ! De s’accepter et s’aimer tel que l’on est avant tout. Alors pour cela, nous recevons régulièrement des commentaires et remarques comme : « Vous faites l’apologie de l’obésité ! », « Il ne faut pas défendre l’obésité ! », « Les personnes ne vont rien faire pour elles si on les conforte dans l’obésité ! ».  

 

Nous répondons simplement : « NON, c’est faux ! » 

 

Pourquoi être « Bodypopsitive » dans une démarche d’accompagnement de l’obésité ?

Pour plusieurs raisons :  

 

  • Il est impossible de prendre soin de soi en se détestant :

Après des années d’accompagnement en associatif puis avec Fedmind, s’il y a bien une chose que l’on a apprise au sein de l’équipe, c’est que se détester n’aide pas à aller mieux et prendre en charge son obésité ! Des personnes qui se détestent au point de ne même plus pouvoir se regarder dans un miroir, qui n’osent même plus se toucher ou être touchées par quelqu’un, qui rejettent leur corps au point de plus vouloir le moindre contact avec lui, … Et bien non ça ne pousse pas à se prendre en charge ! Au contraire !   

 

Se détester cela va amener un cercle vicieux très difficile à briser :  

  • Je me déteste donc je pense que je ne vaux rien.  
  • Si je ne vaux rien je ne mérite pas d’être heureux.euse et en bonne santé.  
  • Je me coupe alors de mon corps et je n’ai plus conscience de qui je suis, ni de mon rapport à moi et à l’espace.  
  • Je me sens mal, je perds confiance en moi, je tombe parfois dans la dépression.  
  • Je me réfugie dans des conduites alimentaires déséquilibrés voire dangereuses.  
  • Je prends du poids et aggrave mon état de santé 
  • Et donc je me déteste encore plus, me dévalorise un peu plus et la boucle commence ! 

 

Apprendre à s’aimer et s’accepter, c’est enrayé cette mécanique délétère bien huilée ! C’est faire un premier pas vers soi, se donner de l’importance et dire : « Oui je mérite d’être heureux.euse, je mérite d’être en bonne santé et parce que je m’aime inconditionnellement et que je veux prendre soin de moi, je vais mettre en place des choses qui me font du bien et qui vont protéger ma santé ! ».

 

  • S’aimer et s’accepter ne signifie pas ne rien faire pour sa santé  

C’est même l’inverse ! Comme expliqué plus haut, s’aimer et s’accepter avec ses kilos, son surpoids et son obésité, c’est se donner de l’importance. C’est d’abord revendiquer que l’on existe au-delà d’une enveloppe corporelle, au-delà d’une maladie. C’est réclamer son droit d’exister, d’être pris.e en compte, d’être reconnu.e pour qui l’on est vraiment dans son ensemble. C’est comprendre qu’au-delà de la simple question esthétique et des kilos en trop, l’obésité est une maladie complexe pour laquelle il existe des centaines d’autres facteurs pour mesurer l’amélioration de sa santé que le poids seul et l’apparence. Et donc que cela va être un chemin long et fastidieux qui ne peut être entrepris que dans l’amour de soi, la bienveillance et l’acceptation de sa condition à l’instant T.  

Ce n’est qu’a partir de là que pourra commencer un vrai travail sur soi pour cheminer vers une meilleure qualité de vie, vers un bien-être global à la fois pour son équilibre mental et sa santé physique ! Le raccourci est trop facile en voyant des personnes en situation d’obésité de penser qu’ils/elles ne font rien pour prendre soin d’eux/elles et de leur santé si elles semblent s’accepter. La santé se joue sur bien des tableaux dont l’apparence (en l’occurrence le poids dans le cadre de l’obésité) n’est qu’un des facteurs, ne l’oublions pas ! 

 

  • Mettre en avant plusieurs modèles de beauté c’est bon pour la santé et cela stimule même la motivation  

Pouvoir avoir des modèles qui nous ressemblent et dans lesquels on peut se reconnaitre est une chose positive dans une démarche de soin. Cela permet de reprendre confiance en soi sans entrer dans des comparaisons avec des modèles imposés très loin de qui nous sommes. C’est aussi une façon de constater et de célébrer la diversité et la différence. Que la beauté est partout et pas sous une forme unique.  

Les normes de beauté et les critères esthétiques varient d’une époque à l’autre, d’une culture à l’autre. Admettre que nous sommes tout aussi beau/belle que n’importe qui sans distinction de poids, de taille, de couleur de peau etc. : ça fait du bien ! Cela encourage encore une fois une dynamique positive qui tend à prendre davantage soin de soi et sur le long terme ! Pas juste pour perdre du poids, pour plaire à quelqu’un ou rentrer dans un moule sociétal bien trop étroit pour nous.  

 

Pourquoi nous ne mettons pas (plus) de photos « AVANT-APRÈS » dans nos communications ? 

En voyant toutes ces solutions qui accompagnent (plus ou moins bien) des personnes en surpoids/obésité mettre en avant fièrement ces « avants/après » on s’est dit : « Mince, peut-être que c’est seulement comme ça que les personnes peuvent nous faire confiance ? ». Et puis les personnes que l’on rencontrait nous le disait : « Oh mais vous devriez mettre des avant/après pour montrer que ce que vous faites ça marche ! ». 

Alors on a essayé mais franchement ce n’était pas nous et on n’était pas super à l’aise avec ça.

 

On s’est posé en équipe et on a réfléchi et échangé longuement autour de la question. Au-delà du côté télé-achat un peu racoleur, cela ne nous correspondait tout simplement pas. Ni dans nos valeurs, ni dans notre vision de la santé qui pour nous ne passe pas OBLIGATOIREMENT par la perte de poids. Pour nous ce n’est qu’un indicateur parmi tant d’autres. Surtout : les recommandations se situent entre 5% et 15% de poids perdu pour avoir un impact SIGNIFICATIF sur la qualité de vie. Donc entre 5 et 15 kilos pour une personne en obésité, cela ne va pas faire une grosse différence d’un point de vue esthétique mais point de vue santé, c’est énorme !  

 

Mesurer la réussite d’un accompagnement cela passa avant tout par un.e meilleur.e :  

  • Niveau de stress 
  • Motivation 
  • Niveau d’épanouissement  
  • Confiance en soi 
  • Qualité de vie  
  • Gestion des émotions 
  • Affirmation de soi 
  • Qualité de relations 
  • Rapport à soi et aux autres 
  • Facilité à exprimer ses ressentis 
  • Diminution des facteurs de risques
  • Alimentation équilibrée
  • Hygiène de vie sur le long terme 

 

Alors pourquoi mettre arbitrairement le poids en avant alors que tous ces éléments sont tout autant facteurs de bonne santé ?!

 

Il y a aussi 3 grandes raisons corroborées par des recherches sur le plan sociologique et scientifique qui nous ont fait renoncer à cette pratique : 

 

  • La comparaison sociale est néfaste pour l’image de soi et l’engagement à long terme 

Vouloir se comparer à l’autre qui « a réussi » [dans l’imaginaire collectif], cela engendre une dépréciation de soi, et on revient donc au fameux cercle vicieux décrit plus haut ! Si cela peut nous booster sur une courte durée et dans l’immédiat, la répétition de ce type d’images, parfois très éloignées de nos possibilités et notre morphologie peut nous faire déprimer en voyant que l’on ne parvient pas à obtenir le même résultat. 

On va alors abandonner des efforts qui étaient bien trop lourd à porter au détriment de mesures plus gérables et saines qui auraient pu être mises en place avec un impact durable ! 

 

  • Parce que chacun à son propre rythme et ses propres objectifs (et la perte de poids n’est pas obligatoire) 

Montrer ce genre de modèle, cela pourrait également pousser à vouloir suivre ce modèle, sans prendre en compte votre rythme naturel et vos objectifs à vous, personnellement ! Et d’ailleurs la perte de poids n’est peut-être la priorité dans votre cas. Voire même que votre objectif est de ne plus prendre de poids et vous stabiliser, ce qui est déjà mieux que 88% d’échec dans les régimes traditionnels qui mènent à une reprise plus importante, l’effet yoyo.  

 

  • Parce que l’envie de faire pareil rapidement peut conduire à des TCA et des conduites restrictives dangereuses  

La dernière chose qui nous a dissuadé, c’est le risque que certaines personnes, souhaitant les mêmes résultats rapidement, stimulé(e) par ces images, basculent dans des conduites alimentaires restrictives dangereuses pour la santé.  Des « régimes » qui vont dérégler le corps, le métabolisme voir même entrainer un trouble du comportement alimentaire type anorexie, boulimie vomitive et hyperphagie en réponse aux frustrations ! Ce qui irait bien entendu contre tous nos principes !  

 

En conclusion, chez Fedmind nous disons oui au mouvement Bodypositive, mais surtout oui à s’accepter et s’aimer ! Sans se mettre de pression, sans se sentir obligé de sentir bien tout le temps car c’est ok aussi de moins s’aimer parfois. Et surtout on dit un grand OUI à être heureux.euse tout simplement car le bonheur est le meilleur des médicaments ! 

 

La prévention, seule voie pour enrayer l’obésité .